Handicap et soins Bucco Dentaires.
Quel est le parent qui n'a pas été confronté au problème spécifique de l'hygiène dentaire pour son enfant en situation de handicap ?
Quel est le parent qui n'a pas été confronté au problème spécifique de l'hygiène dentaire pour son enfant en situation de handicap ?
Plus le handicap est lourd, plus il est difficile d'apprendre à la personne handicapée les bases d'une hygiène bucco dentaire minimum.
En découlent les problèmes de soins chez le dentiste.
Mais où aller ? Le dentiste de « ville » n'est pas formé pour recevoir des personnes handicapées mentales et émet quelques réserves lorsqu'on évoque le handicap de la personne à soigner. En général, il ne dit pas non, il ne peut pas décemment le faire, mais on sent, au son de sa voix, que cette éventualité le rend perplexe.
Le réflexe est aussi de demander à l'hôpital de secteur s'il y a un spécialiste qui s'occupe de ce genre de problème. Et surprise, il n'y a pas vraiment de spécialistes.
Alors, on s'adresse aux autres parents, on leur demande comment ils font. Et c'est de bouche à oreille que l'on découvre que tel dentiste dans tel hôpital s'occupe volontiers des personnes handicapées et « sait s'y prendre». Qu'ils en soient remerciés.
De ce fait, les délais pour obtenir un rendez-vous sont longs. Les soins ne peuvent qu'être courts par séance et cela oblige la famille à se déplacer plusieurs fois, loin du domicile, avec tout ce que cela comporte comme difficultés avec son employeur pour lui faire comprendre que l'on n'a pas de choix.
La grande majorité des soins bucco dentaires pour nos enfants handicapés nécessitent une anesthésie légère, mais quand il s'agit de soins plus important comme l'extraction d'une dent, il faut avoir recours à une anesthésie générale qui oblige à une hospitalisation, certes de courte durée, mais hospitalisation quand même.
Saluons l'initiative de la Caisse Primaire Maladie et la Caisse Régionale d'Hospitalisation de la Région Rhône-Alpes qui, depuis 2005, a crée le Réseau Santé Bucco-dentaire et Handicap Rhône-Alpes.
Sa mission est d'apporter une réponse aux besoins spécifiques des personnes handicapées en proposant une prise en charge personnalisée afin d'améliorer leur santé et leur qualité de vie.
Le Réseau Santé Bucco-dentaire et Handicap Rhône-Alpes est un réseau de santé destiné à coordonner le dépistage, la prise en charge précoce, le traitement et la prévention des pathologies bucco-dentaires des personnes handicapées en échec de soins.
Ce Réseau s'adresse aux personnes handicapées qui ne peuvent être prises en charge dans des structures de soins ordinaires. Le public concerné est constitué de personnes présentant un handicap mental, une infirmité motrice cérébrale, un polyhandicap, une maladie rare associée à une déficience intellectuelle ou un handicap physique lourd.
Voila une initiative qui devrait être repris par l'ensemble des Régions. Cela faciliterait les démarches des parents et s'avèrerait, au niveau financier, une excellente opération pour réaliser des économies utiles à la Sécurité Sociale, économies dont on parle tant actuellement avec l'instauration des franchises médicales.
La raison est simple car la première mission de ces Réseaux serait le dépistage, la prise en charge précoce, le traitement et la prévention des pathologies bucco-dentaires des personnes handicapées en échec de soins.
Ces Réseaux permettraient aux professionnels de ce secteur d'appréhender mieux la prise en charge et seraient plus à l'aise pour faire face aux épisodes d'anxiété, aux troubles de comportement qui rendent la prise en charge difficile voire impossible dans un cabinet de ville ordinaire.
Autre initiative de la Caisse Primaire Maladie et la Caisse Régionale d'Hospitalisation de la Région Rhône-Alpes qui mérite d'être reprise, c'est la mis en place d'une Unité Mobile qui propose et permet de dispenser des soins spécifiques et adaptés aux personnes handicapées à proximité de leurs lieux de vie.
Tout le monde serait gagnant, les personnes handicapée et leurs parents, l'Etat et les professionnels.
Si vous avez des témoignages sur ce sujet, n'hésitez pas à nous les communiquer. Cela peut, à défaut d'aider les familles, les conforter et les rassurer de savoir qu'elles ne sont pas seules à être confrontées aux problèmes de prises en charges bucco- dentaires.
Comme dans tout ce qui touche l'environnement de la personne handicapée mentale, la prise en charge des soins dentaires fréquentant un établissement spécialisé s'avère préoccupante.
Déjà, en 2007, M Christian GAUDIN posait une question à Mme la secrétaire d'État chargée de la solidarité, en octobre 2007.
Voici une partie de sa question qui résume bien la situation : « Le constat s'avère particulièrement préoccupant tant au niveau de la prise en charge de l'hygiène bucco-dentaire des enfants, que du manque de praticiens spécialisés pour les soins adaptés à ces enfants, ou encore de la situation des établissements hospitaliers assurant l'accessibilité aux équipements.
Ainsi, il n'est pas rare que certains enfants handicapés mentaux se voient proposer des rendez-vous en vue d'une intervention chirurgicale avec plus d'un an de délai faute de praticiens et de structures d'accueil spécifiques en milieu hospitalier, ce qui provoque une détérioration alarmante de leur état de santé. Il lui demande donc quelles mesures le Gouvernement compte engager pour améliorer la santé bucco-dentaire des enfants en IME et EEAP et, plus généralement, des personnes handicapées nécessitant une approche adaptée. »
Rien à changé ou si peu.
Il faut savoir pourtant que Le risque d’attraper une carie pour un enfant handicapé est multiplié par quatre. Beaucoup d’enfants et adolescents ont des problèmes de gencives.
Devant les difficultés pour les personnes handicapées mentales à accéder aux soins dentaires, on a tendance à les occulter même si cela peut entraîner le développement d’autres pathologies sans compter l’image de soi qui est un droit pour toute personne, handicapée ou non.
L’entourage, la famille et les professionnels, doit être plus sensibilisé sur le sujet de l’hygiène dentaire et veiller de manière rigoureuse à établir l’intégration d’un bon brossage des dents dans l’ensemble du dispositif pédagogique.
Il faut commencer un bon brossage très tôt et de manière constante et enseigner, quand cela est possible à s’alimenter correctement. Il est recommandé de prendre rendez-vous chez le dentiste tous les six mois.
Il est difficile de sensibiliser les dentistes à consacrer une partie de leur emploi du temps aux soins des personnes handicapées. En effet, ces soins se passent souvent en milieu hospitalier nécessitant fréquemment des anesthésies pour des actes qui en cabinet seraient de l’ordre du banal.
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